conservatisme, doctrine politique qui met l’accent sur la valeur des institutions et des pratiques traditionnelles.

Le conservatisme est une préférence pour l’héritage historique plutôt que pour l’abstrait et l’idéal. Cette préférence reposait traditionnellement sur une conception organique de la société—c’est-à-dire sur la croyance que la société n’est pas simplement un ensemble lâche d’individus, mais un organisme vivant comprenant des membres étroitement liés et interdépendants., Les conservateurs privilégient ainsi des institutions et des pratiques qui ont évolué progressivement et sont des manifestations de continuité et de stabilité. La responsabilité du gouvernement est d’être le serviteur, et non le maître, des modes de vie existants, et les politiciens doivent donc résister à la tentation de transformer la société et la Politique., Ce soupçon d’activisme gouvernemental distingue le conservatisme non seulement des formes radicales de pensée politique, mais aussi du libéralisme, qui est un mouvement modernisant et antitraditionaliste voué à corriger les maux et les abus résultant de l’abus du pouvoir social et politique. Dans le dictionnaire du Diable (1906), L’écrivain américain Ambrose Bierce a cyniquement (mais pas de manière inappropriée) défini le conservateur comme « un homme d’état qui est amoureux des maux existants, comme distingué du libéral, qui souhaite les remplacer par d’autres., »Le conservatisme doit également être distingué de la vision réactionnaire, qui favorise la restauration d’un ordre politique ou social antérieur, et généralement dépassé.

ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle, en réaction aux bouleversements de la Révolution française (1789), que le conservatisme a commencé à se développer en tant qu’attitude politique et mouvement distinct. Le terme conservateur a été introduit après 1815 par les partisans de la monarchie Bourbon nouvellement restaurée en France, y compris L’auteur et diplomate Franoisois-Auguste-René, vicomte de Chateaubriand., En 1830, le politicien et écrivain britannique John Wilson Croker utilisa le terme pour décrire le Parti conservateur britannique (voir Whig et Tory), et John C. Calhoun, ardent défenseur des droits des États aux États-Unis, l’adopta peu après., L’auteur du conservatisme moderne et articulé (bien qu’il n’ait jamais utilisé le terme lui-même) est généralement reconnu comme étant le parlementaire et écrivain politique britannique Edmund Burke, dont les réflexions sur la Révolution en France (1790) ont été une expression énergique du rejet des conservateurs de la Révolution française et une source d’inspiration majeure pour les théoriciens contre-révolutionnaires Pour Burke et d’autres conservateurs pro-parlementaires, les méthodes violentes, non traditionnelles et déracinantes de la révolution l’emportent et corrompent ses idéaux libérateurs., La répulsion générale contre le cours violent de la révolution a fourni aux conservateurs l’occasion de restaurer les traditions pré-révolutionnaires, et plusieurs marques de philosophie conservatrice se sont rapidement développées.

Chateaubriand, François-Auguste-René, vicomte de

François-Auguste-René, vicomte de Chateaubriand, lithographie (1832) par François-Séraphin Delpech après une peinture à l’huile par Anne-Louis Girodet-Trioson.,

Wellcome Library, London

Cet article traite des racines intellectuelles et de l’histoire politique du conservatisme du 18ème siècle à nos jours. Pour la couverture des idées conservatrices dans l’histoire de la philosophie politique, voir philosophie politique.

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